un soutien au processus collaboratif du groupe
La facilitation que je pratique s'inscrit dans les principes de l’éducation populaire.
Elle s'enracine dans ma croyance profonde qu'une décision collective, collaborative et inclusive, est nécessaire pour orienter nos actions en fonction de la diversité et de la complexité des réalités.
Cette croyance est liée à celle selon laquelle plus les personnes participent activement à la prise de décision, plus elles sont parties prenantes de sa mise en œuvre.
Ce défi démocratique s'inscrit selon moi dans un processus de reprise de pouvoir collectif sur nos vies, notre vivre-ensemble.
Autodétermination du groupe
Structuration claire : un processus transparent et impartial pour les échanges de groupes
Accueil des différences & tolérance aux désaccords
Équilibre entre divergence (créativité, diversité) et convergence (vision partagée, consensus)
Attention aux trois zones des dynamiques du groupe : la zone du travail, celle socioaffective et celle du pouvoir [*]
Reconnaissance des chapeaux portés par chacun·e : parfois représentant·e délégué·e et à la fois membre de l'instance tout en étant employé·e ou employeur·se, etc.
Engagement en faveur de la création d'un "brave space" (bell hooks)[* *] où il y a reconnaissance mutuelle des privilèges et oppressions influençant la participation de chacun·e au groupe.
principes clés
[*] Simone Landry. Travail, affection et pouvoir dans les groupes restreints: le modèle des trois zones dynamiques, coll. Gestion, Québec, Presses de l’Université du Québec, 2007.
[**] bell hooks pense le « brave space » comme un espace d'encouragement où chacun∙e est incitée à réfléchir et à nommer sa propre expérience sociale. À travers ces récits, le groupe est invité à tisser un dialogue critique respectueux qui tient compte des rapports de pouvoir qui le traversent et l’influencent.
Curieuses ? Pour alimenter la réflexion, téléchargez l'article (PDF) de Brian Arao and Kristi Clemens. "From Safe Spaces to Brave Spaces - A New Way to Frame Dialogue Around Diversity and Social Justice" In Lisa M. Landreman (ed)The Art of Effective Facilitation, Washington: Stylus Publishing, 2013.
merci Anne-Laure Prévost de partager ton illustration.
Pourquoi recourir à une personne externe
au groupe pour faciliter les échanges ?
Suivant une optique d'empowerment et d'autonomie des groupes mais également dans une approche de prévention des conflits destructeurs, je crois qu'il est nécessaire d'investir dans le renforcement des capacités de facilitation au sein du groupe.
Il existe des outils et méthodes que tout le monde peut apprendre et il y a des habiletés qui peuvent être développées avec le temps et la passion.
Ceci dit, lorsque certaines conditions sont présentes, la facilitation par une personne externe peut être nécessaire pour appuyer la participation pleine et entière de toustes, en confiance, en créativité et en collaboration.
Faciliter des délibérations "entonnoir"
Tout groupe orienté vers la prise de décision collective peut être sujet au consensus de façade et à l'emprise groupale ("groupthink") qui incitent les membres à taire leurs différences pour se rallier vite à la majorité. Nous risquons ainsi de mettre de côté la complexité issue de la diversité de nos réalités. Nous ratons l'opportunité de mettre en action une démocratie plurielle et inclusive. De plus, nous y perdons la créativité qui naît dans la nouveauté, dans la pensée dissidente qui pense autrement, au-delà du statu quo ou des idées reçues.
Qu’il soit question de prises de décision ou d’analyses collectives, je crois que nous gagnons à pratiquer des délibérations de type «entonnoir» où l’on stimule une phase de divergence avant d’alimenter la convergence de nos idées et actions.